Problèmes d'infertilité liés à l'endométriose.
Ici, on parle d'(in)fertilité et d'endométriose de la manière la plus douce et bienveillante possible. Notre but, c'est de te fournir des informations claires et accessibles pour que tu puisses faire des choix éclairés. On sait que chaque histoire est unique et qu'aucun site internet ne peut remplacer une vraie consultation médicale, mais on espère que ces infos te donneront une bonne base pour comprendre ce qui est possible.
Sache que tu n'es jamais seul.e dans ce parcours. La communauté Toi Mon Endo est là pour toi, pour te soutenir et t'écouter. Ensemble, on peut partager nos expériences, nos doutes et nos espoirs.
Alors, prends le temps d'explorer et de lire, quand tu en auras envie/quand tu te sentiras prêt.e.
Ensemble, on est plus fort.e.s et on avance avec plus de sérénité.
Chiffres clés.
Entre 25 et 30%
des femmes infertiles souffrent d'endométriose.
Entre 30 et 50%
des femmes atteintes d'endométriose sont infertiles.
6 à 8 fois +
de "chances" pour les femmes infertiles d'avoir l'endométriose comparé aux femmes fertiles.
Comprendre l'impact de l'endométriose sur la fertilité.
Tout ça peut sembler très scientifique, mais l'important est de savoir qu'il existe plusieurs raisons pour lesquelles l'endométriose peut affecter la fertilité.
Voici quelques-unes des principales :
La théorie anatomique.
L'endométriose peut provoquer des adhérences qui compriment ou bouchent les trompes de Fallope, un phénomène appelé phimosis tubaire. Imagine des cicatrices internes qui collent tes organes entre eux, empêchant l'ovule de rencontrer le spermatozoïde. Cela mène à une ovulation inefficace, rendant la conception plus difficile.
La théorie immunitaire.
L'endométriose crée un environnement inflammatoire dans l'abdomen. Le liquide péritonéal et folliculaire contient de nombreuses protéines inflammatoires, ce qui peut altèrer la qualité de l'ovocyte. Si la fécondation a lieu dans cet environnement inflammatoire, cela peut diminuer la qualité du spermatozoïde, de l'ovocyte et de l'embryon, réduisant les chances d'une implantation réussie.
Altération de la réserve ovarienne.
Les endométriomes (kystes ovariens dus à l'endométriose) peuvent diminuer la réserve ovarienne, c'est-à-dire le nombre de follicules disponibles pour la fertilité. Moins de follicules signifie moins d'ovules, ce qui peut compliquer la conception.
Désordre de la fonction endométriale.
L'endométriose peut également entraîner des défauts d'implantation de l'embryon dans l'utérus, surtout chez les femmes qui souffrent d'adénomyose (une forme particulière d'endométriose qui affecte la paroi musculaire de l'utérus).
Absence ou réduction des rapports sexuels réguliers.
Les douleurs causées par l'endométriose peuvent rendre les rapports sexuels difficiles, voire impossibles, ce qui réduit encore les chances de conception.
La chirurgie peut-elle améliorer la fertilité des patientes atteintes d'endométriose ?
La réponse est oui (scientifiquement parlant, dans les faits, on sait que la nature peut être différente mais cette information semble tout de même pertinente à partager). Pour les patientes infertiles souffrant d’endométriose, un traitement chirurgical peut augmenter les chances de grossesse. Les interventions
chirurgicales telles que l’ablation ou l’excision des lésions superficielles, l’adhésiolyse (détachement des adhérences) et la kystectomie des endométriomes peuvent être bénéfiques. Cependant, l’effet varie selon le stade de l'endométriose.
Pour les endométrioses de stades 1 et 2
Pour les endométrioses de stade 1 et 2, la laparoscopie opératoire (qui comprend l’ablation ou l’excision des lésions et l’adhésiolyse) augmente les taux de grossesse par rapport à une simple laparoscopie diagnostique. Cette approche chirurgicale permet de traiter les lésions directement, améliorant ainsi les chances de conception.
De plus, la kystectomie des endométriomes (retrait des kystes) est plus efficace que le simple drainage ou la vaporisation des kystes.
Pour les endométrioses de stades 3 et 4
Pour les stades 3 et 4, le traitement chirurgical dans ces cas augmente significativement le taux de grossesse spontanée comparé à l'absence de traitement :
- Stade III : 57-69% de taux de grossesse après chirurgie versus 33% sans intervention.
- Stade IV : 52-68% de taux de grossesse après chirurgie versus 0% sans intervention.
En conclusion, pour les patientes atteintes d’endométriose, la chirurgie peut offrir une chance réelle d’améliorer leur fertilité. Toutefois, il est crucial de discuter des options avec un spécialiste pour déterminer le traitement le plus adapté à chaque cas individuel. N'oublie pas que chaque situation est unique et que l'avis d'un professionnel de santé est indispensable pour prendre les meilleures décisions.
L'importance du suivi en clinique de fertilité pour les patientes atteintes
d'endométriose.
Pour les personnes atteintes d'endométriose, il peut être particulièrement intéressant de consulter une clinique de fertilité pour discuter des options disponibles, adaptées
à chaque cas. Un rendez-vous en clinique de fertilité ne signifie pas nécessairement que tu as un désir de grossesse imminent. Pour certaines ce sera le cas, pour d’autres, cela s’inscrit plutôt dans une démarche de demande d’information, de prévention et d'anticipation.
Lors de ces consultations, de nombreux facteurs sont pris en compte. Le premier rendez-vous en clinique de fertilité est généralement consacré à discuter de tes antécédents médicaux, de ton contexte personnel et de tes éventuels désirs de grossesse, qu'ils soient immédiats ou futurs. En fonction de ta situation, un bilan de fertilité peut être proposé. Ce bilan est adapté à chaque patient.e, qu'elle soit en couple hétérosexuel, seule, ou dans un autre type de relation.
Ce que peut comprendre un bilan de fertilité.
1. Bilan sanguin hormonal
Ce bilan évalue tes niveaux hormonaux et détecte d'éventuelles anomalies, notamment en ce qui concerne ta réserve ovarienne. On s'attend souvent à voir un impact de l'endométriose sur cette réserve, que ce soit à cette prise de sang ou à l'échographie de réserve ovarienne (étape 2). Cette prise de sang se concentre sur les hormones de réserve ovarienne et un bilan préconceptionnel général. Un marqueur important ici est l'AMH (Hormone Anti-Müllérienne), qui évalue la quantité de follicules présents dans les ovaires.
→Zoom sur l'AMH : Il est crucial de ne pas interpréter l'AMH isolément. Bien que l'AMH donne une indication sur la quantité de follicules et la réponse à une stimulation, ce n'est donc pas un marqueur de la qualité des ovocytes (fécondabilité) ni de la fertilité spontanée. En général, l'AMH se situe entre 1,5 et 4. Si elle est en dessous de 1,5, cela indique une réserve ovarienne diminuée. Cependant, il est essentiel d'analyser ce résultat dans le contexte global de ton bilan et de ta situation personnelle. Petit conseil: ne demande pas à ton médecin généraliste de doser ton AMH sans être prise en charge de manière complète pour ta fertilité car l’AMH ne suffit pas à elle seule.
2. Bilan de réserve ovarienne
L'échographie ovarienne, réalisée en début de cycle, permet de compter les petits follicules dans les ovaires pour estimer la réserve folliculaire. L'endométriose peut avoir un impact sur cette réserve. Il est également important de noter que l'âge est le principal facteur influençant la réserve ovarienne, avec ou sans endométriose. Ainsi, une patiente de 25 ans n'aura pas le même suivi qu'une patiente de 37 ans (par exemple).
Cette échographie comporte deux moments importants : le comptage des follicules (écho endovaginale) et souvent, elle est couplée avec une hyfosy pour connaître le statut des trompes de Fallope. Savoir si les trompes sont perméables ou non est crucial pour la décision thérapeutique. Par exemple, si les trompes ne sont pas perméables, une grossesse naturelle ne sera probablement pas possible, et on envisagera directement la PMA (Procréation Médicalement Assistée).
3. Hyfosy
L'Hyfosy est un examen moins douloureux que l'hystérosalpingographie traditionnelle. Après l'insertion d'un spéculum, un petit cathéter est introduit dans l'utérus pour injecter une mousse spéciale.
Cette mousse blanche, visible à l'échographie (car très échogène), permet de vérifier la perméabilité des trompes. On conseille généralement de prendre un paracétamol une heure avant l'examen (si pas de contre-indication) pour atténuer les éventuelles contractions. Si la mousse passe bien à travers les trompes, cela indique une perméabilité tubaire correcte.
4. Hystérosonographie SIS
Parfois, un troisième examen, l'hystérosonographie SIS (Saline Infusion Sonography), est ajouté avant l'Hyfosy pour dilater la cavité utérine et vérifier la présence de polypes ou de fibromes. Cet examen, différent de ceux réalisés en clinique de l’endométriose, peut prendre environ une demi-heure et est souvent décrit comme douloureux.
5. Examen pour le partenaire masculin (si en couple hétérosexuel)
- Spermogramme : Pour évaluer la qualité et la quantité des spermatozoïdes.
- Bilan sanguin hormonal chez l'homme: Pour vérifier les niveaux hormonaux influençant la fertilité masculine.
Comment ça se passe si je n'ai pas de désir de grossesse immédiat?
Même si tu ne souhaites pas tomber enceinte immédiatement et que tu prends la pilule en continu et que donc tu ne connais pas forcément ton cycle, sache qu'il est possible de réaliser ces examens tout en prenant une pilule en continu.
Les résultats seront interprétés en tenant compte de ce contexte, et on peut considérer que les résultats pourraient être un peu meilleurs que ce qu’on observe à la prise de sang et à l'échographie. Cependant, il est essentiel de prendre en compte l'ensemble des résultats pour obtenir une vision globale de ta situation.
Peu importe les résultats des examens, la cryopréservation des ovocytes est une option à envisager pour les patientes atteintes d'endométriose souhaitant préserver leur fertilité future. Cependant, il est important de comprendre les spécificités et les coûts associés à cette procédure en Belgique.
La Cryopréservation (des ovocytes) en Belgique.
La cryopréservation des ovocytes, c'est une technique médicale qui permet de congeler des ovules (ou ovocytes) pour les conserver à très basse température pendant une longue période. En gros, on prélève les ovocytes chez une femme et on les congèle avec de l'azote liquide. Cette méthode est souvent utilisée par les femmes qui souhaitent retarder/préserver leur grossesse pour des raisons personnelles ou médicales. Au moment du désir d'une grossesse, les ovocytes sont décongelés, fécondés avec du sperme en laboratoire, et les embryons ainsi créés peuvent être transférés dans l'utérus pour essayer de débuter une grossesse.
Cycle remboursé.
En Belgique, la cryopréservation est restreinte à un seul cycle remboursé. Pour maximiser les chances de grossesse à la décongélation et à la fécondation, il est généralement nécessaire de récolter entre 15 et 20 ovocytes. Pour une patiente avec une réserve ovarienne normale, un cycle correspond habituellement à la collecte de 10 à 15 ovocytes par cycle de stimulation. Si la réserve ovarienne est réduite, le nombre d’ovocytes récoltés sera inférieur, ce qui peut nécessiter plusieurs cycles pour atteindre le nombre optimal. Pour avoir accès à ce remboursement il faut être en ordre de mutuelle belge et avoir une endométriose ovarienne bilatérale (ou des kystes ovariens dermoïdes bénins bilatéraux) mais il n’y a, à ce jour, pas de critère de taille de kyste.
Coûts sans remboursement.
Pour les patientes non éligibles au remboursement, les coûts peuvent varier considérablement d’un centre à l’autre(public, privée,...). En moyenne, un cycle de cryopréservation ovocytaire revient à environ 2500 euros (si on est en ordre de mutuelle belge). À cela s’ajoute un forfait annuel moyen de 250 euros pour la conservation du matériel corporel humain, c’est-à-dire les ovocytes.
Cryopréservation pour les hommes.
La cryopréservation du sperme en Belgique est beaucoup plus simple et moins coûteuse. Le bilan, les frais de congélation et le premier cycle de conservation coûtent environ entre 250 et 400 euros. Le forfait annuel pour la conservation est également de 250 euros (à vérifier selon les centres).
Comment fonctionne un cycle de cryopréservation des ovocytes?
1. Arrêt de la pilule contraceptive
La première étape consiste à arrêter toute contraception hormonale pour permettre le début d’un cycle menstruel naturel.
2. Début du cycle de stimulation
Dès le début des règles, on commence un cycle de stimulation ovarienne. Cette stimulation est effectuée par des injections d'hormones que les patientes s’administrent elles-mêmes après avoir reçu une formation adéquate en consultation infirmière.
3. Injections de stimulation
Les injections hormonales ont pour but de stimuler les ovaires pour aller cibler les follicules (follicules repérés lors du bilan échographique de la réserve ovarienne) afin d' espérer développer plusieurs follicules.
4. Durée de la stimulation
En général, la stimulation dure environ 10 jours. Pendant cette période, un suivi régulier est effectué par des prises de sang et des échographies pour surveiller la réponse des ovaires et la croissance des follicules. Une fois que les conditions sont favorables, ils font ce qu’ils appellent le déclenchement de l’ovulation, autrement dit le déclenchement de la maturation des ovocytes à l’intérieur des follicules.
5. Suivi et déclenchement de l’ovulation
À l'échographie, on peut voir les follicules, qui sont la poche qui contient du liquide contenant les ovocytes, bien que ces derniers ne soient pas visibles à l'échographie et ne puissent être observés qu'au microscope. Le déclenchement finalise la maturation des ovocytes, permettant ainsi leur prélèvement environ 36 heures plus tard.
En quoi consiste le prélèvement des ovocytes ?
Le prélèvement se fait en salle d’opération, sous sédation (anesthésie générale légère, sans intubation) ou sous anesthésie locale, selon les protocoles de l'hôpital. Un anesthésiste peut ou non être présent. Par voie endovaginale, avec une sonde d’échographie, un guide y est “clipsé” au bout et est utilisé pour introduire une aiguille dans chaque follicule. Grâce à une échographie, le médecin localise les follicules et, via une pédale, aspire le liquide folliculaire. Ce liquide est immédiatement envoyé au laboratoire. Au laboratoire, les biologistes examinent le liquide folliculaire au microscope pour vérifier la présence d'ovocytes. Chaque follicule aspiré est analysé pour confirmer la récupération des ovocytes, d'œufs.
Comment ça se passe si j'ai un désir de grossesse immédiat?
Si les examens sont normaux et qu'il y a un désir de grossesse, une prise en charge personnalisée est cruciale. Cette prise en charge dépend de nombreux facteurs, notamment l'âge de la patiente et sa qualité de vie sans pilule (par exemple, la gestion des symptômes de l'endométriose au quotidien).
Si tout est favorable, il est possible de laisser un an d'essai naturel. Cependant, si aucune grossesse ne survient après cette période, il est important d'adopter une approche proactive pour optimiser les chances de conception.
Un an d'essai peut sembler long, et bien entendu, nous invitons à communiquer avec l'équipe médicale si une approche plus proactive est souhaitée.
Lorsque les examens révèlent des anomalies, la prise en charge doit être adaptée au cas par cas.
Par exemple, si les trompes ne sont pas perméables, la Procréation Médicalement Assistée (PMA) devient nécessaire.
De nombreux critères sont à prendre en compte pour décider du meilleur traitement. Un outil précieux dans ce contexte est le score EFI (Endometriosis Fertility Index), créé par Adamson en 2010.
Ce score, qui va de 0 à 10, permet de prédire la probabilité de grossesse spontanée après une chirurgie chez les patientes atteintes d'endométriose.
Il aide à
déterminer s'il est utile de procéder à une chirurgie avant d'envisager la PMA.
Le score EFI (qui aide à déterminer s'il est utile de procéder à une chirurgie avant d'envisager la PMA) prend en compte plusieurs facteurs, dont :
- L'âge de la patiente;
- La durée de l'infertilité;
- La présence et la gravité de l'endométriose;
- La santé des trompes de Fallope;
- La réserve ovarienne.
Un score EFI élevé (5 ou plus) indique de meilleures chances de grossesse spontanée post-chirurgie. Par contre, un score faible peut orienter rapidement vers la PMA sans attendre de tentatives naturelles prolongées.
Études et prédictions.
- Une étude de 2017 (Li X, Zeng C, Zhou YF, Yang HX, Shang J, Zhu SN, Xue Q. Endometriosis Fertility Index for Predicting Pregnancy after Endometriosis Surgery. Chin Med J 2017;130:1932‐7.) a montré que les patientes ayant un score EFI de 5 ou plus, qui ont subi une chirurgie suivie de PMA dans les 12 mois, avaient un taux de grossesse significativement plus élevé que celles ayant essayé de concevoir naturellement dans les 12 mois suivant la chirurgie.
- Selon Adamson (Adamson GD, Pasta DJ. Endometriosis fertility index: the new, validated endometriosis staging system. Fertil Steril. 2010 Oct;94(5):1609-15. doi: 10.1016/j.fertnstert.2009.09.035. PMID: 19931076.), "L'EFI est un outil clinique simple, robuste et validé qui permet de prédire les taux de grossesse après la stadification chirurgicale de l'endométriose. Son utilisation permet de rassurer les patientes dont le pronostic est bon et d'éviter les pertes de temps et les traitements pour celles dont le pronostic est mauvais." (traduction libre)
Explications technique de PMA.
Insémination Intra-utérine (IIU)
L'insémination intra-utérine (IIU) est une technique de procréation médicalement assistée (PMA) qui consiste à optimiser la conception naturelle. Voici comment cela se passe:
01
Sélection du sperme
Le sperme du partenaire ou du donneur est préparé en laboratoire pour isoler les spermatozoïdes les plus mobiles et les plus sains.
02
Moment de l'ovulation
La procédure est programmée pour coïncider avec l'ovulation de la patiente, déterminée par des tests d'ovulation ou des échographies.
03
Injection du sperme
Le sperme préparé est injecté directement au fond de l'utérus de la patiente à l'aide d'un fin cathéter. Cela permet aux spermatozoïdes d'avoir un accès direct aux trompes de Fallope où se produit la fécondation. Conditions nécessaires : Pour que l'IIU soit efficace, la patiente doit avoir des trompes de Fallope perméables et une bonne réserve ovarienne.
Fécondation In Vitro (FIV)
La fécondation in vitro (FIV) est une technique plus complexe où la fécondation se fait en laboratoire.
Voici les étapes détaillées :
01
Stimulation ovarienne
La patiente reçoit des injections d'hormones pour stimuler les ovaires et produire plusieurs follicules matures. Cette stimulation est suivie par des échographies et des prises de sang régulières pour surveiller la croissance des follicules. (comme lors du cycle de cryopréservation)
02
Prélèvement des ovocytes
voir partie cycle cryopréservation
03
Préparation du sperme
Le sperme du partenaire ou du donneur est préparé pour sélectionner les spermatozoïdes les plus mobiles et les plus sains.
04
Fécondation
En laboratoire, les ovocytes sont mis en contact avec les spermatozoïdes.
05
Culture des embryons
Les ovocytes fécondés deviennent des embryons et sont cultivés en laboratoire pendant quelques jours. Les embryons sont surveillés pour leur développement.
06
Transfert des embryons
Un ou plusieurs embryons de bonne qualité sont sélectionnés pour être transférés dans l'utérus de la patiente. Le transfert se fait en salle d’opération, sous sédation (anesthésie générale légère, sans intubation) ou sous anesthésie locale, selon les protocoles de l'hôpital. Un anesthésiste peut ou non être présent. Le transfert se fait à l'aide d'un fin cathéter, et est généralement indolore.
07
Support de la phase lutéale
Après le transfert, la patiente peut recevoir un soutien hormonal (progestérone) pour aider à l'implantation et au maintien de la grossesse.
08
Test de grossesse
Environ deux semaines après le transfert, un test de grossesse est effectué pour vérifier si l'implantation a réussi et si une grossesse a débuté. La prise de sang est recommandée.
Conditions de remboursement de la PMA en Belgique:
En Belgique, les traitements de Procréation Médicalement Assistée (PMA) sont soumis à certaines conditions de remboursement.
Voici un aperçu des critères et des limites pour bénéficier de ce remboursement.
Conditions générales:
- Mutuelle belge en ordre : pour être éligible au remboursement, il est nécessaire d'avoir une mutuelle belge en règle.
- Âge : la patiente doit être âgée de moins de 43 ans.
Limites de remboursement:
- Nombre de cycles : le remboursement est limité à six cycles de PMA (un cycle comprend la mise en fécondation; cela veut dire que si la patiente ne répond pas à la fécondation, alors cela ne compte pas comme un cycle remboursé). Il s’agit donc d’un cycle complet: stimulation + ponction + fécondation.
Pour les patientes âgées de 43 ans et plus, le coût de chaque cycle de PMA est de +-4000 euros.
INFOS BONUS
Des questions qui reviennent souvent.
Adénomyose et (in)fertilité?
Q'est-ce que l'adénomyose?L’adénomyose, une condition souvent associée à l’endométriose, peut compliquer la fertilité en diminuant les taux d'implantation embryonnaire. Cette diminution est due à l'invasion du tissu endométrial dans la paroi musculaire de l'utérus, ce qui peut perturber l'environnement utérin nécessaire à l'implantation et au développement précoce de l'embryon. Malheureusement, il existe peu de moyens pour contourner cette difficulté directement, ce qui pose un défi supplémentaire pour les spécialistes en fertilité.
Endométriose et risque de "fausse couche"?
Les femmes atteintes d'endométriose présentent un risque accru de fausse couche précoce. Ce risque est principalement lié à l'environnement pro-inflammatoire caractéristique de l'endométriose. L'inflammation généralisée dans la cavité abdominale, y compris l'utérus, peut affecter la qualité de l'implantation et la capacité de l'embryon à se développer correctement.
Certaines études* démontrent que dans les grossesses spontanées, l'endométriose semble être un facteur de risque de fausses couches, avec un risque accru de presque 80%. Des études prospectives supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ces résultats et déterminer l'impact exact de l'endométriose sur le déroulement des grossesses spontanées. (traduction libre)
*(Minebois H, De Souza A, Mezan de Malartic C, Agopiantz M, Guillet May F, Morel O, Callec R. Endométriose et fausse couche spontanée. Méta-analyse et revue systématique de la littérature [Endometriosis and miscarriage: Systematic review]. Gynecol Obstet Fertil Senol. 2017 Jul-Aug;45(7-8):393-399. French. doi: 10.1016/j.gofs.2017.06.003. Epub 2017 Jul 13. PMID: 28712793.)
Douleurs pendant les rapports sexuels et accès PMA?
Même si les examens de fertilité sont normaux, les patientes souffrant de douleurs importantes pendant les rapports sexuels (symptôme de l’endométriose) peuvent avoir accès à la PMA.
Cependant, cette décision se fait au cas par cas, en tenant compte de l'impact de la douleur sur la vie quotidienne et la relation de couple. Avant de recourir à la PMA, des solutions peuvent être mises en place pour gérer la douleur et améliorer la qualité de vie, comme des traitements médicaux, des thérapies physiques ou des consultations psychologiques.
Irrégularité de cycles et (in)fertilité?
Pour les patientes ayant des problèmes de régularité de cycle, ce qui peut influencer la fertilité, il est important de comprendre que les dysovulations peuvent être liées à l’endométriose ou à d'autres causes.
L’endométriose peut affecter la régularité des cycles menstruels, entraînant des dysovulations. Cela peut compliquer la conception, car une ovulation irrégulière rend plus difficile la prédiction des périodes fertiles.
Autres causes: les dysovulations peuvent également être causées par d'autres facteurs hormonaux ou médicaux, indépendamment de l’endométriose.
Cependant, la bonne nouvelle c’est qu’il existe des médicaments qui permettent de régulariser les cycles menstruels. Ces traitements aident à stabiliser les hormones et à induire une ovulation plus régulière, augmentant ainsi les chances de conception.
De plus, un suivi régulier, souvent appelé monitoring, est mis en place pour observer les cycles et ajuster les traitements en conséquence mais permet également de conseiller la patiente sur quand avoir des relations sexuelles pour favoriser ses chances de grossesse. Ce monitoring inclut des échographies et des prises de sang pour surveiller la croissance folliculaire et l'ovulation.
Mythe sur les Grossesses Gémellaires en FIV?
On entend souvent dire qu'en PMA (Procréation Médicalement Assistée), il y a plus de chances d'avoir des jumeaux.
Mythe ou réalité ? Cela dépend en réalité du nombre d'embryons que l'on replace dans l’utérus lors d'une FIV (Fécondation In Vitro). Si deux embryons de bonne qualité sont replacés, il y a une possibilité que les deux s’implantent, ce qui peut entraîner une grossesse gémellaire.
En Belgique, la loi encadre strictement le nombre d'embryons transférés. Par exemple, si la patiente a moins de 36 ans et en est à son premier cycle de FIV, un seul embryon est replacé.L'ESHRE (European Society of Human Reproduction and Embryology) recommande de favoriser le transfert unique d'embryon (SET, Single Embryo Transfer) pour minimiser les risques de grossesses multiples, qui peuvent présenter des complications pour la mère et les bébés.
Ainsi, la probabilité d'avoir des jumeaux en PMA dépend directement du nombre d'embryons transférés. Les pratiques actuelles, basées sur des recommandations et des législations rigoureuses, tendent à minimiser cette probabilité en favorisant le transfert d’un seul embryon lorsque cela est possible.
Remboursement don d'ovocytes?
La stérilité est une réalité douloureuse pour certaines patientes atteintes d'endométriose. Même avec les six cycles de FIV remboursés en Belgique, il arrive parfois qu'aucune grossesse n'aboutisse. Deux options sont encore possibles: le don d’ovocytes et l’adoption.
Il peut être utile de savoir que si la patiente n’a pas utilisé tous ses six cycles de FIV remboursés, elle peut, en principe, bénéficier d'une aide financière pour le don d’ovocytes de la part de sa mutuelle (à vérifier en fonction des mutuelles).
Si tous les cycles sont épuisés et/ou si la patiente a plus de 43 ans, le coût du don d’ovocytes est élevé, autour de 5000 euros minimum. L'adoption est également une voie possible pour devenir maman. Cette option permet de réaliser le rêve de parentalité en offrant un foyer aimant à un enfant dans le besoin.
“Mieux vaut prévenir que guérir”
Un conseil précieux d'une fertilologue spécialisée en endométriose (Dr. Soraya Amirgholami) est de se poser les bonnes questions tôt dans la vie “Mieux vaut prévenir que guérir”, sans pour autant susciter la peur. Faire des choix éclairés est essentiel pour gérer sa santé reproductive.
Pourquoi se poser les questions tôt ?
- Pouvoir et prévention : Connaître les implications de l'endométriose permet de devenir proactive dans la gestion de sa fertilité. Le savoir, c'est le pouvoir.
- Choix éclairés : En s'informant tôt, on peut faire des choix éclairés concernant les traitements, les options de préservation de la fertilité, et les parcours de PMA.
Se poser les bonnes questions et s'informer tôt peut aider à anticiper les défis et à prendre des décisions proactives concernant sa fertilité. Chez Toi Mon Endo, nous sommes là pour t’accompagner avec bienveillance et te fournir toutes les informations nécessaires pour faire des choix éclairés. Tu n’es pas seul.e.